Une étude chinoise menée durant sept ans indique que boire du thé vert au moins trois fois par semaine augmente les chances de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Vraiment ?

Un peu plus de 100.000 Chinois ont été suivis pendant 7,3 ans par des chercheurs de l’Académie chinoise de sciences médicale. Des personnes en bonne santé, sans antécédents cardiaques ou de cancer, et partagées en deux groupes selon leur consommation de thé.

Plusieurs composés bioactifs dérivés du thé (flavonoïdes, flavanols, catéchines) sont en effet réputés avoir des effets bénéfiques sur la santé humaine : atténuation du stress oxydatif et des inflammations, amélioration des cellules endothéliales (l’endothélium vasculaire est la couche la plus interne des vaisseaux sanguins, en contact avec le sang) et de la fonction des cardiomyocytes (les cellules contractiles composant le muscle cardiaque), réduction de la pression du sang systémique, amélioration du métabolisme des lipides et du glucose, inhibition de l’activation plaquettaire et de la formation de thrombus (qui provoquent des thromboses), immuno-modulation, ainsi que la protection contre le cancer.

Les résultats de l’étude menée par le Prof. Wang et ses collègues ont été publiés ce 9 janvier sur le site de l’European Journal of Preventive Cardiology, spécialisé dans la recherche des maladies cardio-vasculaires. Ils indiquent que le groupe habitué à la consommation de thé vert était plus susceptible de bénéficier d’années de vie en bonne santé et d’une plus longue espérance de vie grâce aux polyphénols que celui-ci contient. Même s’il n’est question que 1,26 année de plus que ceux qui ne boivent pas ou peu de thé. Pas fracassant donc, mais toujours bon à prendre…

Enfin, si cette étude montre un risque réduit de mortalité par AVC chez les buveurs de thé, ceux-ci ne sont toutefois pas à l’abri des maladies coronariennes. Dans le communiqué (en anglais) relayé par l’EJPC, il est en outre indiqué que « cependant, ce résultat doit être interprété à la lumière des résultats d’une grande méta-analyse multiethnique de 22 études prospectives, dans laquelle l’association entre la consommation de thé et la mortalité par AVC n’était pas significative ».

Et un peu plus loin, que si le risque d’AVC pour les buveurs de thé vert semble diminué, ce n’est pas le cas pour le thé noir dont la fermentation oxyde les polyphénols et entraîne la disparition d’une grande quantité de catéchines (famille des flavoïdes).

Marc Vanel, 09/01/20