L’azienda agricola COS fêtera ses 40 ans en 2020, c’est l’un des fleurons biodynamiques d’Europe.

En 1980, ils étaient les plus jeunes producteurs de vin en Sicile, ils sont aujourd’hui parmi les plus reconnus, et bien plus largement qu’en Italie. A l’époque, Giambattista Cilia rachète le vignoble familial, non loin de Ragusa, dans le sud-est de la Sicile et convainc deux amis, Giusto Occhipinti et Cirino Strano de le suivre dans cette nouvelle aventure.

L’azienda agricola COS (acronyme des initiales des trois associés) est née et leur premier vin sort rapidement, dès le mois d’octobre de la même année. Dans les années qui suivirent, le vignoble sera complètement restructuré pour adopter les principes de la biodynamie et retrouver l’essence même du terroir à travers leurs vins. En 1991, Giusto découvre la vinification en quevri lors d’un voyage en Géorgie, technique où les raisins sont placés en grappes entières dans de grandes jarres enterrées durant quelques mois avant d’être pressés. C’est la technique du vin orange, mais cela fonctionne aussi pour les rouges.
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Ni engrais ni pesticide

De retour, il persuade ses associés d’acheter des amphores en Espagne et après plusieurs expériences naît en 2000, Pithos, un Cerasuolo di Vittoria AOC entièrement fermenté et vieilli en amphores. 2005 sera l’année de leur premier millésime cette fois en DOCG (appellation d’origine contrôlée et garantie), unique en Sicile, tandis que des nouveaux bâtiments sont investis en 2007. Les barriques cèdent désormais la place aux amphores, près de 150 aujourd’hui.

La reconnaissance internationale ne tarde pas, mais les trois vignerons demeurent d’une humilité remarquable, mettant surtout en avant l’héritage qui ont recueilli et transgressé. « COS n’a suivi aucune mode, explique Biagio Distefano, Export manager, seulement la passion et la curiosité pour un monde qui à cette époque en Sicile était encore inconnu de la plupart des gens. Le parcours n’a pas été facile, mais si satisfaisant que nous n’avons jamais renoncé. »

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Cépages indigènes

Les cépages sont ici principalement le Nero d’Avola et le Frappato en rouge, l’Inzolia, le Zibiddo (qui provient de Marsala) et le Moscato Bianco en blanc, mais aussi du Merlot, du Cabernet Sauvignon et… de la Mondeuse sur quelques rangs. A ses débuts, le vignoble ne faisait que trois hectares, il en compte 34 aujourd’hui à Vittoria et 10 un peu plus loin, ainsi que 18 hectares d’oliviers ainsi qu’un gîte de 20 lits.

« COS suit les principes de l’agriculture biodynamique, une méthode de culture basée sur la vision de Rudolf Steiner, qui intègre l’idée de l’agriculture biologique et invite, avec une approche holistique, à considérer le sol comme un système unique et la vie qui s’y développe. L’agriculture biodynamique signifie respect, c.à.d. de ne pas demander plus que ce que la nature peut offrir. C’est pour cette raison que COS a développé des projets tels que l’épuration des eaux usées de cave et le compostage des résidus. »

Après quelques jours de fermentation dans les amphores, un couvercle est placé et les raisins, tant blancs que rouges, restent enfermés pendant sept à huit mois avant d’être transférés dans des cuves en béton où ils s’homogénéisent. Ils seront ensuite assemblés et une partie du vin destiné au Cerasuelo di Vittoria séjournera en barrique de 25-30hl pendant un an.

COS élabore onze vins qui demandent quelques années de vieillissement pour s’exprimer dans toute leur splendeur. Parmi la gamme, le Frappato 2018, même si jeune, offre une structure et une acidité remarquables, le Pithos Rosso 2015 est très léger et évoque le Pinot noir, et le Nero di Lupo 2013, en IGP Terre Siciliane, est une pure merveille. On les trouve en Belgique entre 20 et 30€ habituellement, notamment chez SWAFFOU en Flandre (qui a quasiment toute la gamme), chez Rob ou chez Mig’s World Wines à Bruxelles. A découvrir.

Marc Vanel, 110220