Nicolas Ferrara et Valérie Scheen sont deux des heureux propriétaires du Domaine de la Bouhouille à Saint-Rémy (Blégny) en province de Liège. Leur aventure a démarré en avril 2017.

Ingénieur industriel de formation, rien ne prédestinait vraiment Nicolas Ferrara à bosser dans le vin. En 2009, après quatre années passées dans la gestion électrique des stations d’épuration, il décide de rejoindre la marbrerie familiale, aujourd’hui sur cinq sites avec deux ateliers de fabrication et trois points de vente. Mais la famille Ferrara a une double vie: quand elle n’est pas sur ses marbres, elle exploite aussi 4 restaurants: deux à Barchon (La Pignata et La Trattoria) et deux autres à Visé (Joïa et La Brasserie de Joïa).

Nous sommes ici en plein pays minier, non loin de la célèbre mine de Blégny-Trembleur, dont le champ d’activité s’étendait autrefois quasiment jusqu’au vignoble actuel. Le sol est composé en majeure partie de limon (60%) mais aussi de sable, d’argile et de petits galets, le tout avec la houille (la matière première du charbon) qui ressort en surface et qui offre le grand avantage de drainer le sol.

Les premiers pieds de vigne (alors non identifiés) sont plantés en franc de pied (sans porte-greffe) dans le jardin du père de Nicolas au début 2001. Après recherche, il s’agit en fait du cépage Schuyler, croisement entre le Primitivo (ou Zinfandel selon les sources) et l’Ontario (Vitis Labrusca), qui n’existe quasiment qu’au Canada et qui est surtout cultivé pour la table.

Avec quelques amis, Nicolas décide malgré tout de faire des essais qui finissent par donner naissance à la société coopérative “Infinity Wine” en avril 2017, avec la complicité de son épouse, de sa soeur et de son beau-frère, et avec les encouragements appuyés d’Eric Boschman.

Un hectare a été planté non loin de leur domicile : 16 lignes de Souvignier gris et 16 lignes de Johanniter viennent compléter le Schuyler des débuts.

“Aujourd’hui, nous sommes 110 coopérateurs, explique Nicolas, il reste encore 25 parts à prendre, à 250€ la part, qui donne droit à une exonération fiscale de 40 à 45% grâce au Tax Shelter et à une remise de 15 à 20% sur le prix des vins. Sur ces 110 personnes, il y a un noyau dur d’une trentaine de personnes qui ne se connaissaient pas avant le début de cette aventure…”

 

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La gamme

Chrysalide tout d’abord, qui existe en vin blanc tranquille (800 à 1000 bouteilles) et en méthode ancestrale, c’est-à-dire un pétillant naturel sans ajout de levures pour la seconde fermentation et mis en bouteille dès que le sucre descend en-dessous de 24gr/litre.

Composé quasi uniquement de Souvignier gris, avec une pointe de Johanniter, le vin n’est pas filtré. La mousse est élégante, la structure est parfaitement équilibrée et relevée par une pointe d’amertume finale qui en fait tout son charme. C’est un Extra-brut sans liqueur d’expédition.

Puis une méthode traditionnelle, L’inattendu de Nonno, également en brut nature. Le Schuyler (cépage noir à chair blanche) est généralement vendangé à la mi-septembre et mis en bouteille en avril pour la prise de mousse. Il restera ensuite neuf mois sur lies avant d’être dégorgé à la volée.

Un autre mousseux, Esquisse, a été réalisé en 2017 avec de l’Inzolia importé de Sicile, mais il est épuisé et n’était là qu’à titre expérimental.

“Cette année, c’était notre deuxième vendange, confie le vigneron, et tout s’est parfaitement déroulé, dans une ambiance familiale avec de nombreux coopérateurs. Superbe ambiance malgré le temps, on est passés entre les gouttes… Aucun dégât, la qualité est parfaite, avec un rendement de 50hl/ha, c’est parfait pour nous…”

Infos: www.domainedelabouhouille.be

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Plus de photos sur le site du domaine.