Ce jeudi 22 juin, Frédéric de Thibault inaugure sa troisième Winery à Boitsfort, fidèle au concept dont il fut le précurseur à Bruxelles.

En septembre 2004, Frédéric de Thibault ouvre la Winery sur la place Brugmann à Ixelles. Au menu, des vins à déguster au verre ou à emporter, et des planches de fromages et de charcutailles à grignoter. Si aujourd’hui, le concept paraît évident, il fut en fait le premier à ouvrir la voie, deux ans avant Oeno TK et même sept ans avant Etiquette !

La route fut longue et parsemée d’expériences. Parti se former au « Marketing management » aux Etats-Unis au début des années 1990, Frédéric de Thibault travaille ensuite au domaine Cosentino en Californie où il trempe ses mains dans le moût avant de devenir responsable de la « Tasting room », puis des ventes sur toute la Californie. Après une tentative (avortée) de distribution de vins californiens à Paris, Frédéric rentre en Belgique et enchaîne les expériences dans le monde du vin (Fourcroy, Ready.be, Pommery Belgique), mais une certaine insatisfaction le pousse à créer son entreprise.

« J’avais envie de créer un lie, explique-t-il, où on vend du vin mais où on peut aussi le déguster avant de l’acheter, un lieu où on peut prendre son temps tout en grignotant un morceau de fromage ou de charcuterie. » Début des années 2000, il s’inscrit à un accompagnement à la création d’entreprise à Solvay en cours du soir, bosse comme sommelier au B52 à la FAWA, et donne enfin vie à la Winery Brugmann. Une personne l’aide pour le déjeuner et le midi, tandis que le week-end, Eric Boschman et Christelle Verheyen viennent animer la salle. Le succès est immédiat.

 

Fréderic de Thibault par Cici Olsson

Fréderic de Thibault par Cici Olsson

 

Six ans plus tard, riche de cette expérience, Frédéric ouvre une seconde Winery, entre Schuman et le Parc Léopold. « J’ai voulu démontrer que le concept fonctionnait dans un autre quartier et avec une autre population, mais même si on a développé de nombreuses formules, la vente de vins n’a jamais décollé. Et comme les fonctionnaires européens ne restent souvent qu’un an ou deux, il y a beaucoup de rotation dans le public. » Après cinq années marquées par d’importants soucis de santé, Frédéric de Thibault reçoit le soutien d’un fonds d’investissement destiné aux sociétés qui souhaitent se développer et s’associe à ses gérants. Parallèlement, il fait un important travail sur la gamme des vins, se recentrant sur cinq régions principales, le Languedoc, le Roussillon, le Beaujolais, la Loire et le Jura, avec, en appoint, des vins italiens, espagnols et portugais. Avec toujours en ligne de mire, le respect de la nature et des vins les plus sains possibles.

Une troisième étape vient de démarrer : Frédéric a installé dans un ancien restaurant de la place Wiener à Boitsfort remis totalement à neuf. Pour gérer l’équipe, il choisit Laurence Jacques, ancienne attachée de presse dans le vin qui en connaît un bout sur la question. « Mon envie a toujours été, conclut notre gérant, de recréer l’ambiance de la place du village d’antan, où chacun vient boire un coup après le boulot, discuter avec ses voisins, vivre un moment différent. Et toujours en partageant l’histoire du vigneron qui derrière chaque étiquette. »

Décoration chaleureuse, tables hautes, salon cosy et terrasse, le lieu peut accueillir plus de 50 personnes sans se marcher sur les pieds. A la carte, 14 vins au verre et 300 références à déguster sur place moyennant un droit de bouchon de 10 euros ou à emporter, à des prix tout à fait corrects. Pour ne pas partir le ventre vide, diverses formules légères existent, avec une pâte ou une quiche le midi. La Winery Boitsfort est ouverte du mardi au dimanche dès 11h et jusque 22 ou 23 heures selon les jours. Pour l’inauguration officielle, ces 22 et 23 juin, de belles animations musicales sont prévues, « et on offrira des coups bien sûr », s’exclame Frédéric.

Marc Vanel

L’adresse : rue du Vieux Tilleul 1 à 1170 Bruxelles. Et toujours aussi place Brugmann 18 à 1050, et rue Juste Lipse 17 à 1000 Bruxelles. Horaires sur www.winery.be

[Article paru dans la DH du dimanche 18 juin dernier]