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Oubliez la bouillie bordelaise, voici… le lait

La principale critique à l’égard de l’agriculture biologique est qu’elle utilise du soufre et du sulfate de cuivre pour lutter contre le mildiou et le faux mildiou.

PAR DIRK RODRIGUEZ — Les résidus de cuivre dans le sol, même s’ils ne représentent « que » 6 kilos par hectare et par an, comme le prescrit l’Europe*, ne sont tout simplement pas acceptables pour l’environnement.

Mais que se passerait-il si nous pouvions remplacer le cuivre par du lait, comme le fait Terroir Terwaer à Haaltert (Ninove)? Comment, du lait ? Quel lait ? Quand? La réponse à toutes ces questions est fournie par quelques adeptes de la permaculture. Et la permaculture est la culture qui va de pair avec ce qu’on appelle communément le « vin naturel ». Cette culture fonctionne non seulement en symbiose avec les écosystèmes existants, mais en tire également son profit.

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Nous avons accompagné Mark Longin de Terroir Terwaer pour voir comment cela se passe. Nous nous sommes tout d’abord demandé qui avait eu cette idée.

Mark Longin: « J’ai repris cette idée après avoir lu un article sur le biodynamiste suisse Jean-Denis Perrochet, aujourd’hui décédé, qui avait commencé à traiter son vignoble avec du lait qu’il allait chercher chaque matin chez un producteur laitier de son quartier. Il s’agit en fait d’une pratique bien connue dans la culture maraîchère, qui n’est adoptée que depuis peu, principalement par les vignerons biodynamiques du Jura français et suisse. Ses avantages sont évidents : entièrement biodégradable, aucune pollution du sol et aucune perturbation de la biodiversité. »

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Quel type de lait faut-il utiliser ?

Longin : « Il doit s’agir de lait de vache frais, écrémé et non pasteurisé. En d’autres termes, vous devez trouver un fermier dans les environs qui possède des vaches laitières. »

Quelle est l’efficacité du lait comme moyen de traitement ?

Longin : « Le lait n’est en fait qu’un traitement partiel, car il agit principalement de manière préventive, par exemple contre le faux mildiou. Le lait cru contient de la lactoferrine, qui réduit la capacité germinative des champignons et peut les détruire.

Il a également un effet curatif sur le mildiou, vous pouvez donc utiliser du lait même après l’apparition de traces de maladies fongiques sur les feuilles.

Le soleil sur les feuilles aspergées de lait crée des radicaux libres et un environnement acide, le premier étant toxique et le second inhibant les champignons. C’est donc un traitement assez efficace. De plus, je remarque que j’ai moins de problèmes avec les mouches SuzukiI depuis que j’utilise du lait. Il serait également efficace contre la pourriture noire, mais jusqu’à présent, je n’ai heureusement pas eu de problèmes avec cela. »

Faut-il réchauffer le lait, le diluer ou l’utiliser pur ?

Longin : « Il ne faut surtout pas le réchauffer, mais le conserver au frais, à une température inférieure à 5 °C, puis le diluer avec de l’eau de pluie à température ambiante. De préférence dans les 24 heures suivant l’achat du lait chez le fermier. La dilution doit contenir entre 4 et 8 % de lait. Si vous optez pour 5 %, cela équivaut à 1 part de lait pour 20 parts d’eau. »

Quand et à quelle fréquence faut-il traiter ?

Longin : « Vous passez une première fois par temps sec, lorsque les tiges commencent à verdir. Vous devez ensuite traiter après de fortes pluies ou des pluies modérées mais prolongées. Veillez toujours à traiter par temps sec. En effet, les feuilles doivent être sèches et, après le traitement, le lait doit pouvoir sécher sur les feuilles pendant environ 2 heures. Si vous traitez entre deux averses, vous risquez que tous vos efforts aient été vains. »

Bon, commençons par chercher un laitier…

Dirk Rodriguez, 01/09/25

Photos Dirk Rodriguez (1) et Terrroir Terwaer (2, 3)

 

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