Un tiers de la production de vin en Grèce est issue du Péloponnèse. Une des valeurs sûres est le domaine Skouras de plus en plus présent en Belgique dans nos restaurants.
Né à Argos dans la péninsule du Péloponnèse dans le sud de la Grèce, Georges Skouras a étudié l’agronomie en France, à l’Université de Dijon, dans les années 1980. La découverte du Pinot noir et du Chardonnay bourguignons chamboule ses plans de carrière, Skouras se réoriente alors vers la viticulture.
Ses études terminées, il complète sa formation dans différentes régions vinicoles de France (notamment chez Guigal dans le Rhône où il est séduit par le Viognier), d’Italie et de Grèce bien sûr. En 1986, il crée le domaine Skouras à Pyrgéla, un hameau près d’Argos. Domaine est encore un grand mot, car les débuts se font sans terres et sans grand matériel, dans le garage de son père.
Peu de temps après, il déménage dans le village de Gimn, au cœur de l’appellation Nemea, royaume du cépage noir Agiorgitiko, qui signifie Saint-Georges en français. Son premier vin, Megas Oenos, assemble les cépages Agiorgitiko et Cabernet sauvignon, et ce fut un immense succès. Aujourd’hui encore un vin incontournable tant en Grèce qu’en Europe, capable de vieillir de longues années.
Nouveau changement en 2004 avec la création de la cave actuelle à Malandréni, non loin de là, ultra moderne, avec les meilleurs équipements. Nous sommes ici au cœur de l’aire d’appellation Nemea, la plus grande et plus intéressante de Grèce (la seule rouge du Péloponnèse aussi), non loin de l’AOC Mantinia, connue pour ses vins blancs.

Cépages indigènes
Aujourd’hui, le Domaine Skouras est propriétaire de vignobles en Argolide, en Corinthie et à Néméa. Pour répondre à la demande, il collabore avec quelques vignerons triés sur le volet.
Côté cépages, Georges Skouras a choisi quelques variétés traditionnelles comme les deux Cabernet, la Syrah ou le Merlot, dont certains présentés en monocépages, mais cultive surtout les cépages locaux qui font la richesse du pays.
Nombre d’entre eux ont un nom imprononçable pour les pauvres francophones que nous sommes, mais vous êtes peut-être familier avec le Roditis (très utilisé pour la Retsina), l’Alepou et le Moscofilero pour les vins blancs ou l’Agiorgitiko ou le Mavrostifo d’Argos, un vieux cépage de la région qui était en voie d’extinction, pour les rouges.
Un importateur majeur
Plusieurs importateurs de vins grecs en Belgique mais l’un des plus anciens est Thomas Tsanis, de la société Canette à Bruxelles, qui propose depuis presque 30 ans 30 producteurs grecs de toutes les régions de Grèce et de tous les cépages, soit près de 700 références.
Pour cet importateur, ce qui caractérise la viticulture grecque aujourd’hui, « c’est surtout le retour des cépages autochtones et la replantation des cépages que l’on avait un peu oubliés. On note aussi une véritable montée du bio et un effort marqué sur les vins naturels, comme ceux du domaine Thymiopoulos ou de Tetramythos, tous deux dans le Péloponnèse. Aujourd’hui, tous ces vins, y compris ceux de Skouras, sont évidemment présents à la carte des restaurants grecs (Strofilia en tête) mais de plus en plus aussi dans les restaurants étoilés, comme Bon-Bon, L’air du Temps, L’Eau vive, etc., c’est une reconnaissance d’une qualité croissante. »
Vente à Bruxelles : rue de Witte de Haelen 28, à côté du Petit Château — Infos : www.canette.be
Marc Vanel, publié en octobre 2019