Le Regent rosé 2018 de Villers-la-Vigne a décroché une médaille d’argent au Concours international du Regent en Allemagne.

Créé en 1967 à l’Institut de viticulture de Geilweilerhof en Allemagne par croisement de Diana (Sylvaner x Müller-Thurgau) et de Chambourcin, le Regent (sans accent) est un cépage qui résiste aux maladies cryptogamiques de la vigne. Très utilisé en Allemagne (où il donne plutôt des vins au profil sucré), il est également très prisé en Belgique, surtout en Flandre, où il donne des vins généralement puissants et corsés. L’un des artisans de sa renaissance fut Philippe Grafé qui en fit un des fers de lance du domaine du Chenoy dès 2003 où le Regent représente presque la moitié des pieds plantés.

Ce cépage a également été choisi par la Confrérie du Vignoble de l’Abbaye de Villers-la-Ville pour la renaissance de son ancien vignoble du XVe siècle, mais pas immédiatement. Les membres de la Confrérie ont en effet commencé par planter en 1994 et 1996 du Léon-Millot, un cépage teinturier aujourd’hui quasiment disparu. La qualité des vins de l’époque n’étant pas satisfaite, la Confrérie arracha tout et replanta 1000 pieds de Regent (rouge) et de Phoenix (blanc). Le Regent est travaillé ici en macération carbonique, comme on le fait avec le Gamay dans le Beaujolais.

Avec seulement quelques centaines de bouteilles produites, le vin est surtout dégusté par les membres de la Confrérie, et lors des visites ou d’événements. Aucune chance d’en trouver dans le commerce donc, malheureusement. Mais, conscient de l’immense qualité de ce vin rouge, Christophe Waterkeyn l’a régulièrement inscrit au Concours de Regent organisé en Allemagne par l’Institut JKI (Institüt für Rebenzüchtung), celui-là même qui a créé le cépage.

Et pour la troisième fois, les bénévoles de la Confrérie du Vignoble de l’Abbaye de Villers-la-Ville ont été récompensés pour leur travail précis. Après une première médaille d’argent pour le Regent rouge 2010 et une de bronze pour le Regent rouge 2014, une nouvelle médaille, d’argent cette fois, vient en effet d’être attribuée à leur Regent rosé 2018.

« Pour l’équipe de vinification, confie Christophe Waterkeyn, président du vignoble, cette bonne nouvelle est la preuve qu’une transmission de connaissance maîtrisée et planifiée sur plusieurs années est gage de continuité, de stabilité et de qualité. Sans oublier le fait que cette médaille est une vraie reconnaissance internationale pour un vin belge. Ce très beau résultat, poursuit-il, est aussi le fruit d’une approche globale et rigoureuse. Les grappes de Regent donnent le meilleur d’elles-mêmes grâce à l’approche « bio » menée dans les vignes et à une vigilance de tous les instants exercée par l’ensemble des membres de la Confrérie. »

Avec la récolte 2018, la Confrérie a produit 200 Regent rosés, 600 rouges et 100 Phoenix blanc. Un marc est également produit et distillé par Lambicool, la société sœur de Belgian Owl (Etienne Bouillon). Quelque 412 bouteilles de marc (46°) ont été produites et, contrairement au vin, elles peuvent être achetées à la boutique de l’abbaye.

Le vignoble se visite le premier samedi du mois d’avril à octobre. Infos : villers-la-vigne.be, rubrique Agenda.