Depuis plusieurs années, la problématique du changement climatique a véritablement rebattu les cartes de la viticulture mondiale, entraînant, notamment, l’émergence de pratiques plus respectueuses de l’environnement. Il est temps de les généraliser.

Gel, grêle, canicule, orages violents… autant de circonstances qui impactent la vigne désormais au quotidien et qui ont pour conséquences des pertes et dégâts, une avancée de la date de vendanges, l’introduction de variétés résistantes ou le retour d’anciens cépages, un changement des modes de culture, la limitation maximale des intrants, etc.

Nous ne sommes plus dans la viticulture raisonnée de nos parents et grands-parents, mais dans de nouveaux modes de pensée qui devraient largement se développer dans les dix prochaines années.

Il suffit de regarder en France pour s’en convaincre: la Champagne veut réduire son empreinte carbone de 25% d’ici 2025 et tendre à une viticulture 100% écologique; Bordeaux introduit des cépages « à des fins environnementales » non encore inscrits dans les cahiers des charges des appellations ; les vignerons de Faugères ont convaincu les autorités locales à mettre en œuvre une série de mesures agroenvironnementales, ou encore, les 27 appellations d’Anjou-Saumur qui mettent fin au désherbage chimique total, les exemples ne manquent pas, il faut le faire savoir.

Si le bio ne représente encore qu’une dizaine de pourcents de la production européenne, il ne fait pas l’ombre d’un doute que l’avenir est de ce côté-là. Même s’il reste à trouver une formule permettant aux vignerons de sauver leur récolte (bio) en cas de coup dur.

Enfin, d’autres mesures doivent continuer à être prises : biodiversité dans le vignoble, recyclage des eaux, récupération et transformation du dioxyde de carbone, réduction du poids des bouteilles, transport multimodal, etc.

En Belgique aussi, de plus en plus de vignerons se mettent au bio. Avec certification, pas juste en éliminant certains produits. Ce n’est pas un choix facile, vu notre climat des plus capricieux, et cela a un prix, y compris pour les consommateurs qui doivent le comprendre et accepter de payer un peu plus leurs bouteilles.

A l’aube de cette nouvelle décade, il faut oser le bio, oser le durable, oser de nouvelles pratiques. C’est une question de survie pour tout le monde, on ne peut qu’y gagner !

Merci de suivre ce site, meilleurs vœux à toutes et tous, et selon la formule consacrée, buvez moins mais mieux !

Marc Vanel, 31/12/19

PS. La photo a été prise au Domaine W à Saintes, un vignoble 100% bio et même en biodynamique!