Dans le Beaujolais, le plus petit et le plus vaste des dix crus sont unis depuis 2016 pour faire reconnaître leurs lieux-dits et climats. Leur bannière : « Terre des Brouilly, par monts et merveilles ».

Le Mont Brouilly est le point le plus haut du Beaujolais (à gauche sur la photo). Sur ses flancs, 300 hectares de vignes sont reconnus depuis 1938 en AOC Côte de Brouilly, c’est le plus petit des dix crus du Beaujolais. Ses vins sont d’une qualité supérieure et séduisent par leur élégance.

Un vaste travail d’identification des profils de sols a été mené durant quatre ans afin d’analyser les différentes expressions des vins par secteurs. Près de 86 lieux-dits ont ainsi été répertoriés en Brouilly et 19 en Côte de Brouilly, une démarche qui permettra, à terme, d’aboutir à des Premiers Crus. Petit à petit, ces noms viennent compléter les étiquettes.

Les sols du Mont Brouilly contiennent, e.a., de la diorite, de la « pierre bleue » (ou corne-verte) âgée de 400 millions d’années et de la méta-diorite (ou granite rose) qui forgent l’identité des vins qui y sont produits. Les vignes de ce petit Cru sont généralement plantées sur des parcelles très pentues et caillouteuses.

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Depuis le printemps 2018, le Mont Brouilly bénéficie du label « Géoparc mondial Unesco » décerné aux territoires présentant un patrimoine géologie d’intérêt international. Avec plus de 15300 sondages et près de 1000 fosses creusées dans les vignes, toutes ses composantes ont été décryptées et classifiées.

Ce géosite permet d’observer ces phénomènes géologiques remarquables. Une promenade à son sommet permet de les découvrir et, grâce à plusieurs points de vue, de comprendre la réalité du Beaujolais dans son ensemble.

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Brouilly

Tout autour du Cru Côte de Brouilly, l’appellation Brouilly couvre 1250 hectares répartis sur dix communes et cultivés par quelque 400 vignerons. Si le Beaujolais est certainement une région d’artisans (les parcelles sont souvent très petites), les vignerons de Terre des Brouilly souhaitent le rappeler et entendent dépasser cette image de brasserie qui leur colle trop à la peau.

Très ancien cépage bourguignon qui existe depuis le XIVe siècle, le Gamay noir à jus blanc couvre 98% du vignoble du Beaujolais, il donne en Terre des Brouilly le meilleur de lui-même grâce au travail minutieux des vignerons.

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Depuis quelques années, on assiste à une véritable montée en gamme. Des domaines tels que Les Roches bleues, le Domaine du Père Jean, le Domaine des Fournelles, Robert Perroud ou Florent Rude ou, plus connu chez nous, le Château Thivin, incarnent le renouveau du Beaujolais avec des vins modernes, frais et gourmands, sur la tension et le fruit, capables de vieillir sans perdre leur élégance.

Quelques jeunes producteurs à déguster

Le prix mentionné est celui de la vente sur place. Peu sont présents en Belgique mais vendent souvent en ligne.

Brouilly

  • Florent Rude, Brouilly 2011 : un vin très complet à son apogée. Coup de cœur (10,50€).
  • Domaine du Père Jean, Brouilly 2018 : le prototype d’un Beaujolais de copains. Fruité et souple, gai et revigorant, sympa et pas cher. Coup de cœur (7.60€). Julien Matray sera présent à Vignerons sur Vesdre à Verviers en février 2020.
  • Domaine des Fournelles, Brouilly La Perrière 2018 : simple et direct, fruité et agréable (9€).
  • Château de Nervers, Brouilly 2013 : très belle tenue, mériterait de vieillir quelques années encore (20€).

Côte de Brouilly (CdB)

  • Domaine des Fournelles, CdB, Elixir, 2016 : beau travail, tout le fruité et l’acidité du Beaujolais en parfait équilibre (15,00€). Le Godefroy 2017 est très bien aussi (10,50€).
  • Perrine Trichard, CdB 2018, Tradition’elle : mûr, juteux, frais et gourmand (8,5€).
  • Domaine Les Roches Bleues, CdB Des Lys 2017 : structure et matière. Belle finesse (15€).
  • Château Thivin, CdB Brulhié 2017 : un vin qui penche vers le nature, très griottes (16,50€).

Marc Vanel, 30/11/19