L’histoire de ce petit vignoble de 20 ares démarre en 1990, même s’il fallut attendre 1994 pour les premières plantations. Aujourd’hui, 308 bénévoles font vivre ce lieu hors du commun dont l’anniversaire sera célébré tout au long de l’année.

VLV02Créée au XIIe siècle et désertée par les moines quelques années après la Révolution française, l’abbaye de Villers posséda de nombreux vignobles mais n’exploita jamais vraiment la vigne sur place, du moins à grande échelle, même si quelques traces dans des documents historiques laissent toutefois supposer la présence de quelques pieds dans l’enceinte du site autrefois.

En 1990, Richard Kermer, voisin de l’abbaye et passionné par ce passé viticole, décide de planter de la vigne à un endroit qu’il a repéré sur des vieilles cartes. Les fondateurs choisissent alors le cépage Léon-Millot, un hybride teinturier planté autrefois du côté de Marbais.

« A l’époque, se souvient Christophe Waterkeyn, actuel président de la confrérie et maître de chai depuis le début jusqu’en 2014, il n’y avait évidemment pas encore de vignes ici mais bien une ancienne forêt.  Il y avait à peu près 200 souches, et pendant 6 ou 7 ans, nous avons donc passé nos weekends à dessoucher. On a commencé à planter en 1994, en haut, puis on est descendus. Notre premier vin n’a été quant à lui fait qu’en 2000 : dix-neuf bouteilles de Léon-Millot vinifiées en macération carbonique! »

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Ce n’est alors que le début de la renaissance de la viticulture wallonne, ce vin sera d’ailleurs l’un des premiers avec le Domaine du Chenoy et le Clos des Zouaves à décrocher une des nouvelles appellations wallonnes créées en 2004.

La même année, inspiré par l’exemple du Chenoy, le vignoble change de cépages et opte pour le Regent en rouge et le Phoenix en blanc. « A l’époque, témoigne Christophe, le travail du maître de chai consistait surtout à masquer les défauts du Léon-Millot, alors qu’avec le Regent, il consiste surtout à en montrer la qualité! »

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Grâce à la ténacité des vinificateurs, des chefs de culture successifs et de Christophe Waterkeyn, les vins rouges réalisés en macération carbonique sont vraiment d’excellente qualité et remportent régulièrement des prix et médailles au Concours des Regents en Allemagne ou dans d’autres concours. Quelque 650 bouteilles sont produites les meilleures années, mais on ne peut pas les acheter, seulement les déguster lors des événements de la Confrérie.

Géré entièrement par des bénévoles, le vignoble et ses membres sont également parrains ou jumelés avec d’autres petits vignobles wallon : le Poirier du loup à Torgny, Vins de Genval, Bois des Dames à La Hulpe, le Vignoble du Martinet à Charleroi ou le domaine de La Mazelle à Beaumont. Villers-la-Vigne fait également partie depuis juillet 2019 de l’Association des Vignobles d’abbayes créée en 2008.

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30 ans en 36 mètres, la Ligne du temps de Villers-la-Vigne sera exposée en avril à l’abbaye

Festivités

Pour célébrer le début de leur aventure, la Confrérie a prévu diverses activités tout au long de l’année dont la plupart sont malheureusement réservées aux membres.

Mais le grand public pourra découvrir du 18 au 26 avril une vaste fresque photographique retraçant 30 ans de vie au vignoble sur une Ligne du Temps de 36 mètres de long (!) dans la Salle des Convers de l’abbaye voisine, avec 4 axes de lecture. Et un des vignerons sera présent chaque jour.

En attendant les prochaines fêtes qui seront annoncées sur ce site, le vignoble se visite (avec un des 18 guides coordonnés par Paul Verschueren – ICI) tous les premiers samedis du mois d’avril à septembre à 14h30, ou sur rendez-vous pour les groupes de plus de 7 personnes. Plus d’infos sur www.villers-la-vigne.be