Il avait fêté ses 69 ans hier et semblait en pleine forme. Il a été retrouvé ce matin, victime d’une crise cardiaque. La nouvelle est brutale.

Né le 16 avril 1952 à Louvain, Hugo Bernar s’est installé au nord de Tirlemont avec Greet den Ruyter qu’il a épousé à 20 ans. En marge de son job de technicien chez Fabricom GDF Suez (aujourd’hui Engie), Hugo décide de planter un vignoble en 1993 non loin de chez lui, sur le Deelberg, dans la zone de l’AOC Hageland.

D’abord des cépages traditionnels, Pinot noir et Chardonnay comme beaucoup de ses confrères, avant de se rendre compte qu’il n’arrivera pas à une maturité optimale dans sa région.

Hugo Bernar remplace alors 3/4 de ses pieds de vigne par des variétés plus résistantes et se lance dans la production bio, d’abord avec le label Biogarantie, puis avec la certification bio européenne décrochée en 2012. Il est à l’époque le seul Belge à l’obtenir et le restera longtemps.

Dans son domaine « Hageling-Bio », Hugo Bernar a développé dans son jardin de nombreux essais de cépages qu’il importe d’Allemagne ou de Suisse avant de les planter en plus grande quantité dans son vignoble qu’il n’a pourtant jamais agrandi (1 hectare seulement) ou de les vendre aux néo-vignerons.

Ses principaux vins étaient jusqu’aujourd’hui élaborés en monocépages pour que ses clients puissent en goûter le potentiel de chaque variété qu’il vendait : Regent, Johanniter, Reberger, Calendro, Muscaris et Souvignier gris, mais aussi Dornfelder ou Müller-Thurgau. Un subtil mélange des deux mondes en quelque sorte.

Au fil des ans, Hugo Bernar a aussi développé la vente de machines, de cépages ou de matériel de plantation qu’il accompagne de conseils judicieux. Bon bilingue, on le retrouve souvent dans le vignoble wallon, notamment à La Mazelle, au Vignoble de Sirault, au Domaine du Blanc Caillou, au Château Bon Baron et quelques autres, ainsi qu’à la coopérative Vin de Liège dont il a accompagné la création pendant deux ou trois ans au sein du conseil d’administration.

Nombreux sont en effet les vignerons qui ont profité de son expertise, ce fut un grand ami de la vigne, ses connaissances nous manqueront. Toutes nos condoléances à sa famille.

Marc Vanel, 17/4/21

Photo: en 2018 lors de la plantation du Blanc Caillou.