Le 3 décembre dernier, les présidents d’Inter Rhône, du Syndicat Général des Côtes du Rhône (SGVCDR) et de l’Union des Maisons de Vins du Rhône (UMVR) ont tenu leur conférence de presse annuelle.

Philippe Pellaton, Président d’Inter Rhône, Damien Gilles, Président du Syndicat des Côtes du Rhône et Samuel Montgermont, Président de l’UMVR, ont tour à tour longuement analysé la situation économique du deuxième vignoble AOC de France vignobles de la Vallée du Rhône, touchés par des défis économiques importants en 2023-2024.

Sur la dernière campagne, les volumes de sortie de chais des Vignobles de la Vallée du Rhône ont subi une baisse significative de 7%. Cette diminution est due à l’inflation : en effet, les consommateurs ont changé leurs habitudes d’achats, les ont réduits ou ont davantage opté pour des marques de distributeurs. Cette tendance est particulièrement marquée dans les secteurs des vins et spiritueux, affectant négativement les chiffres d’affaires des entreprises rhodaniennes.

Dans ce contexte, les ventes des vins d’appellation affichent un recul marqué en Grande Distribution à début octobre (- 5,1 % en volume au global). Parmi ceux-ci, les Vignobles AOC de la Vallée du Rhône sont l’une des régions viticoles françaises qui s’en sort le mieux (-3.4% en volume, -1% en valeur), notamment grâce à la bonne résistance des Côtes du Rhône (- 1.7% en volume, -0.3% en valeur).

 

Les trois présidents – © Inter Rhône

À l’export, on assiste sur un an à un repli global des régions AOC, malgré une reprise du début d’année à la fin juillet 2024. Cela étant, l’avenir reste incertain, notamment pour la Vallée du Rhône avec une évolution des exportations à la baisse de -6% en volume et -9% en valeur.

Sur un temps long, seuls les crus septentrionaux préservent leurs volumes mais plus globalement, le vignoble a perdu plus de 650 000 hl en dix ans.

Comme le notent les trois intervenants, le début de la campagne 2024-2025 montre des signes encourageants, avec une hausse des sorties de chais pour les rouges (+22 %) et les rosés (+8%). Les efforts collectifs (distillation, baisse des rendements) ont réduit les stocks, offrant un contexte plus sain.

Plusieurs travaux de réflexion d’envergure sont menés actuellement, fondés sur trois constats marquants :

  1. La déconsommation sur le marché intérieur et un manque d’attractivité de la filière ;
  2. Un manque de cap stratégique homogène entre les acteurs de la filière ;
  3. L’inadéquation de l’offre aux goûts et pratiques des consommateurs. Cela inclut un focus sur l’œnotourisme, des projets d’innovation pour aligner l’offre aux goûts des consommateurs (No/Low alcool), et des collaborations renforcées entre les acteurs de la filière. Enfin, un plan de restructuration est prévu pour améliorer la compétitivité dans un marché globalisé.

Marc Vanel, 06/12/24 d’après le dossier de presse d’InterRhône.