Planté au sud de Tournai, ce vignoble de 2,8 hectares a démarré en 2020, lui aussi directement en bio. Et sa future gamme ne devrait pas être tout à fait comme les autres…

En Wallonie picarde, le nom de Couplet est avant tout  lié à la sucrerie familiale « Couplet Sugars », leader mondial du sucre perlé depuis près de 175 ans et installée à Brunehaut. Les membres de cette famille aux multiples ramifications se sont distingués chacun à leur manière, que ce soit en politique ou dans les affaires.

Parmi ceux-ci, les parents et grands-parents de Philippe Couplet ont développé au siècle dernier des activités d’élevage et de grandes cultures dans une magnifique ferme située à Ere, à quelques kilomètres au sud de Tournai. Un bâtiment dont l’origine remonte à l’an 1003 et qui n’a jamais quitté la famille ! Le corps de ferme a forcément subi les outrages du temps, comme on dit, mais les plus anciennes parties datent quand même de 1745. Un fameux patrimoine.

En 2016, Philippe Couplet, son épouse Lara et leurs enfants, décident de quitter Bruxelles pour revenir sur les terres familiales et réaménagent une moitié du bâtiment inoccupée depuis le décès de la grand-mère. « Philippe a toujours eu ce projet en tête, explique Lara, il voulait vraiment revenir vivre ici où il a grandi. Tout était prétexte à venir, mais si passer un weekend est sympa, arriverions-nous à vivre ici ? Heureusement, tout s’est bien passé et on avait de moins en moins envie de repartir à Bruxelles. »

 

Photo prise le 11/5/21 – © Vanel

 

Nouvelles directions

« J’ai alors repris 50% de l’exploitation avec mon père », poursuit Philippe, « mais je voulais surtout développer de nouvelles activités, c’était clair et net. Parce que, ce n’est un secret pour personne, l’agriculture devient très compliquée. Et si on se projette dans dix ans, elle le sera encore davantage. On voit bien ce qui se passe, tous les produits phyto sont supprimés mais ils sont remplacés par d’autres toujours plus chers. Le coût du machinisme s’envole également. Tous ces facteurs font qu’on va arriver à un certain moment dans une situation délicate si on ne développe pas autre chose. »

Le couple pensa dans un premier temps à une houblonnière, mais ne pensait pas être entouré des personnes qu’il fallait pour lancer  ce projet. Par contre, pour la viticulture, une équipe se forma rapidement: deux personnes pour la vigne, une pour le suivi bio et une pour la vinification.

Le choix du bio influença forcément le choix des cépages et le Domaine de Longuesault planta l’an dernier 2,8 hectares en trois parcelles sur des terres agricoles qui jouxtent directement les bâtiments, permettant ainsi une liaison directe avec le futur chai. Les cépages choisis sont Regent, Cabernet Cortis et Rondo pour les rouges et Souvignier gris, Johanniter, Muscaris pour les blancs.

 

Photo prise le 11/5/21 – © Vanel

 

« Pourquoi les cépages interspécifiques? », explique le néo-vigneron, « nous aurions pu choisir les cépages classiques français, mais si c’est pour refaire la même chose que nos voisins, cela n’a pas d’intérêt. Nous voulions nous tourner vers des cépages adaptés à notre climat, qui nous permettent de produire des vins originaux en harmonie avec leur environnement. Produire en “bio” était très important pour nous, tant sur un point environnemental que qualitatif. »

Une gamme diversifiée

Pour se différencier des autres vignobles de la région, le Domaine de Longuesault a décidé de réaliser une gamme de vins originale, couplant vins tranquilles aux macérations plus ou moins longues et effervescents aux bulles fines et naturelles. Cette gamme, qui se voudra accessible, devrait permettre à un public plus ou moins averti d’y trouver un vin à son goût.

La première vendange n’aura lieu qu’en 2022 et divers aménagements sont en cours dans la ferme.

« Nous nous équipons actuellement pour la base de la production, en achetant beaucoup de matériel d’occasion, sauf les cuves, surtout en Alsace. En effet, tout comme on moissonne très bien avec des machines qui ont 30 ans, nous ne sommes pas obligés d’avoir le dernier modèle de pressoir pour 5 jours d’activité par an… Si on veut dégager de la rentabilité, il faut maîtriser les coûts. Et cela a donc du sens pour nous de tout faire à la maison. »

Marc Vanel, 31/05/21 – Suivez l’actu du domaine sur Facebook: ICI.