Basée à Beaufays, près de Liège, la société Umami développe depuis sept ans un portefeuille de marques de spiritueux et de vins, dont des boissons avec peu ou sans alcool. Portrait.

Lancée par Romain Jans, la société Umami a démarré son activité avec le lancement en 2016 de la marque LièGin. Le succès fut immédiat et elle est aujourd’hui leader en gins bio en Belgique.

Le développement s’est accéléré en 2019-2020 avec l’arrivée d’autres associés, dont François Luthers, et d’une équipe de commerciaux, ce qui a notamment permis le lancement de la marque Zandoli avec deux références et une troisième cette année.

La société dispose à présent d’un portefeuille de six marques avec de multiples produits, qui sont soit gérées de A à Z par l’équipe, soit uniquement distribuées.

« A côté de LièGin et Zandoli, explique François Luthers, notre marque-phare est Sir Chill, une marque de gins créée et développée par deux entrepreneurs flamands de Courtrai, qui en restent les fabricants mais qui nous en ont confié la distribution en Belgique et au Luxembourg. La marque est inspirée de l’univers du cigare (elle s’appelait d’abord Churchill mais a été obligée de changer de nom) et est réservée au circuit cavistes.

Nous avons aussi une marque française, Lord of Barbès (un gin bio qui est le premier gin de Paris), c’est un gin floral et très épicé, très différent aussi de nos autres marques.

Puis nous sommes depuis quelques mois importateurs pour le Belux du champagne Virginie T. (qui ne peut s’appeler Taittinger – ndla). Enfin, depuis le 1er juillet dernier, nous distribuons « Annick – Bubbly rosé », un vin élaboré en Italie par Annick Devaux avec seulement 3% d’alcool. »

 

Quelques références d’Umami.

Focus rhum

Mais la canne à sucre ne poussant évidemment pas chez nous, Umami se « contente » de choisir et d’importer des rhums blancs qu’elle transfère dans des barriques de bourbon retorréfiés avec des chauffes différentes pour obtenir des arômes spécifiques.

Cette opération est réalisée en collaboration avec la distillerie Radermacher à Raeren (une des neuf communes germanophones du pays).

« Nous importons des rhums blancs de plusieurs petites distilleries locales (Jamaïque, Martinique et, depuis cette année, Ile de la Réunion) que nous sélectionnons sur base de vrac, qui sont mis en fût qui resteront entre deux et trois ans dans le (nouveau) chai de la distillerie où nous louons un emplacement. Les rhums sont ensuite mis en bouteille au fur et à mesure de nos besoins. Tous les six mois, nous dégustons pour surveiller leur évolution. Mais notre métier n’est pas d’aller directement dans les petites distilleries. »

Trois origines de rhums sont proposées par Umami, tous commercialisés à 40° : « Ile de la Réunion » est le plus caramélisé (chauffe forte), « Martinique » le plus fumé (chauffe moyenne) tandis que le « Jamaïca » a un nez étonnant à la limite du caoutchouc (chauffe légère).

Je n’ai encore pu goûter que le premier, mais il se laisse déguster sans peine, avec un glaçon ou non (juste pour la fraîcheur). Très rond et gourmand, il séduit par ses notes toastées, de réglisse et de caramel, de pâtisseries, avec une pointe d’épices boisées. Pas besoin d’être spécialiste du rhum pour l’apprécier…

Les trois rhums sont vendus à 39-40€ en bouteille carrée de 50 cl, joliment décorée, avec le dessin d’un « zandoli », nom créole d’une petit lézard des Caraïbes considéré comme sacré et porte-bonheur… Il incarne, paraît-il, « le symbole de la détente, de la sagesse, de l’évasion et du rêve »…  Que demander de plus ?

Quel avenir pour Umami ?

« Ce qui est important pour nous est de bien sentir les tendances du marché, le gin se tasse un peu au niveau européen et surtout belge, mais par contre rhum et whisky ont toujours le vent en poupe. Nous sommes toujours à la recherche de marques pour renforcer notre portefeuille. Nous n’avons pas vocation à détenir 100 ou 200 marques, mais plutôt de chercher des choses différentes.

Nous devons anticiper les changements administratifs ainsi que les changemements d’habitudes de consommation. Nous développons actuellement des produits bas alcool ou sans alcool. Nous venons de lancer ce 12 décembre, une version sans alcool de notre gin le plus vendu dans la marque LièGin, et nous avons lancé il y a quelques mois une version sans alcool de Sir Chill. Et la croissance des vins est très rapide dans tous les secteurs. Pour le whisky, nous devons encore préciser notre concept… »

Infos : zandoli.be

Marc Vanel, 13/12/23