Pour conquérir de nouveaux marchés et se singulariser dans le vaste monde du Single Malt, la distillerie belge Belgian Owl a dévoilé une nouvelle cuvée très limitée d’un whisky au safran, Diamond.

Lancée officiellement en 2008 par Etienne Bouillon, la distillerie The Belgian Owl s’est rapidement imposée tant sur le marché belge que mondial. Grâce à sa qualité bien sûr, mais aussi grâce aux excellentes notes accordées chaque année depuis 2011 par Jim Murray dans sa “Whisky Bible”.

Ce dernier était d’ailleurs présent les 25 et 26 août dernier à Francorchamps et à Bruxelles pour le lancement d’un nouveau whisky exclusif au safran, Diamond, préparé depuis de longs mois et disponible depuis quelques jours à 1000 exemplaires seulement et au prix de 1000€. La somme peut paraître énorme, mais dans le monde du whisky premium, Diamond est, paraît-il, l’un des moins chers de la catégorie où l’on retrouve des bouteilles à plus de 5000 euros…

Quoi qu’il en soit, pourquoi lancer ce produit très haut de gamme? Très pragmatiquement, pour grandir et conquérir de nouveaux marchés à l’international. Une stratégie initiée en 2018 avec l’arrivée de nouveaux actionnaires et de Jean-Louis Baltus en tant que CEO de DEXOWL, chargée des activités de développement et de gouvernance de la distillerie, Etienne Bouillon restant bien sûr maître distillateur.

 

De gauche à droite: Jim Murray, Jean-Louis Baltus, Etienne Bouillon (©Vanel)

 

Durabilité et traçabilité

“Je n’ai pas l’habitude de faire des choix qui n’ont pas de sens, précise d’emblée ce dernier. En décembre dernier, nous avons sorti une série limitée de whisky affiné en fût espagnol de Perdo Jimenez (PX) (on parle de “finish” ou de “finition”dans le jargon lorsqu’il y a un second affinage – ndlr) et cela m’a incité à aller plus loin en produisant quelque chose hors du commun, un peu surréaliste même, un whisky au safran. Et pas n’importe lequel, puisqu’il provient de la Safraneraie de Cotcha à Wasseiges, en Hesbaye.”

Pour obtenir ce nouveau whisky premium, Etienne Bouillon a tout d’abord élaboré une eau-de-vie de safran par infusion (ce n’est donc pas un distillat) qu’il a laissée pendant plusieurs mois dans deux tonneaux qui ont été ensuite vidés et remplis à nouveau, cette fois avec un whisky Belgian Owl de 11 ans d’âge.

Ces fûts ont été placés au coeur d’une bulle en inox hermétique et une grande quantité de safran a été semée autour d’eux afin de créer une atmosphère saturée en safran et un échange entre les divers éléments. Un échantillon a été prélevé et dégusté tous les deux jours pour juger de l’évolution du produit, qui s’est révélé parfait après 143 jours, soit le 18 juillet 2022.

 

Dégustation avec Jim Murray ou l’art de déguster un whisky (© Vanel)

 

Baptisée Diamond, cette cuvée ultra limitée est, comme le dit Jean-Louis Baltus, destinée à “injecter de l’ambition, on ne peut pas décevoir”. Chaque exemplaire est présenté dans la nouvelle bouteille ciselée de Belgian Owl avec une étiquette en métal, et numérotée et signée par Etienne Bouillon et présentée dans un coffret en noyer réalisé par un artisan local et dont l’arbre d’origine est identifiable.

Le résultat est à la hauteur des espoirs, le whisky est d’une finesse rare, très bien équilibré et délicatement épicé en bouche. Il n’est toutefois pas évident de distinguer le goût du safran (il est rare d’en consommer pur), même si on y retrouve une très légère amertume assez subtile.

Un “diamant” que vont s’arracher tous les collectionneurs de Single Malt dans le monde. Près de 200 bouteilles ont été vendues lors de la soirée de lancement au Grand Prix de Spa, le stock risque d’être très rapidement épuisé. En vente uniquement via la distillerie: belgianwhisky.com

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Marc Vanel, 28/8/2022