Planté en 2016, le Domaine de Glabais a sorti ses premières bulles en décembre 2018. Un autre bel exemple de diversification agricole avec Anne et Christian Balduyck-Geldhof dans le Brabant wallon.
Le vent a soufflé toute la nuit sur ce coin de la Jeune Province, emportant quelques tuiles de la maison d’Anne et Christian à Glabais, à quelques kilomètres de Genappe, mais cela ne les empêche pas de m’accueillir tout sourire, chacun portant fièrement une chemise noire aux armes du Domaine et d’une humeur communicative.
La discussion démarre sans délai sur les origines du vignoble. « Il y a quelques années, explique Anne, nous avons tous deux travaillé comme bénévoles au vignoble de Villers-la-Vigne qui vient de fêter ses 30 ans. Nous avons beaucoup apprécié ces samedis au vignoble, l’ambiance était sympa, le travail nous a plu et le vin était bon.
« Cela nous a donné envie de planter notre propre vignoble, reprend Christian, mais nous avions plutôt pensé nous établir vers l’âge de 50 ans dans le Languedoc, non loin de Carcassonne. Nous avons fait quelques recherches mais ce n’est pas simple. Aujourd’hui, nous n’avons toujours pas 50 ans, mais nous avons planté chez nous ».
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© Vanel
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Les débuts
D’abord 100 pieds de Solaris à Loupoigne dans une prairie, ce qui nous a permis de faire quelques essais de vinification en dame-jeannes, puis trois hectares à Glabais sur les terres des parents de Christian que le couple a reprises en 2012.
« Avant de nous lancer, nous sommes allés voir jean-François Baele au domaine du Ry d’Argent pour voir s’il pouvait travailler nos vins à façon, ce qui était le cas, et nous avons donc planté en 2016 trois hectares derrière la maison sur des terres que nous cultivions déjà : Chardonnay, Pinot blanc, Auxerrois et Pinot noir, avec l’idée évidente de faire des vins effervescents.
En 2017, nous réalisons une première vendange qui nous donne 2500 bouteilles de la cuvée “Prémices” qui se révèle déjà, malgré sa jeunesse, un Crémant de Wallonie déjà de bonne qualité. Les bouteilles se sont vendues en moins de deux semaines. »
© Domaine de Glabais
En 2018, année prolifique pour la Wallonie, et qui plus est sur une terre relativement fertile, les vignes donnent 20 tonnes de raisin et permettent de produire cette fois un peu plus de 20.000 bouteilles : 10.000 de Crémant brut blanc (suite du “Prémices” avec un assemblage de Chardonnay majoritaire, Pinot blanc, Auxerrois et Pinot noir), 10.000 bouteilles de Blanc de blancs (100% Chardonnay pour fin 2020 après 18 mois sur lattes), et 1.800 de bulles rosées (100% Pinot noir).
Tout est vinifié en brut, c’est-à-dire avec moins de 12 grammes de sucre. Le dosage final est de 6 gr pour le rosé et de 8 grammes pour le blanc, ce qui est peut-être un rien élevé (les vignes sont jeunes), mais le vin est soyeux et d’une belle ampleur, avec une agréable effervescence. Les vins devraient plaire à un large public et gagner en complexité avec les années, car le potentiel est remarquable.
Les deux cuvées sont déjà reconnues comme « Crémants de Wallonie » avec le complément géographique « Pays de Waterloo ». Le blanc est actuellement distribué par Vins Pirard à 18.50€, les deux cuvées sont également présentes dans les magasins locaux pour valoriser le village.
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Des grappes impressionnantes en 2018 – © Domaine de Glabais
Demain?
En 2019, la grêle a fait beaucoup de dégâts et le rendement a été largement inférieur à celui de 2018, mais le couple ne perd pas le moral et veut même aller plus loin.
« Nous voulons garder la mainmise sur notre travail. Anne suit les cours d’oenologie à l’Espace Formation de Pont-à-Celles et moi-même les cours de l’IFAPME en 2e année, explique Christian, un niveau équivalent à celui du Brevet de Technicien Supérieur Viticulteur-œnologie donné en France. L’étape suivante, mais pas de tout de suite, sera de monter à 4,5 hectares, sans doute via une opération de crowfunding afin de pouvoir rentabiliser l’aménagement d’un chai.
Pour l’instant, l’accueil est très enthousiaste. Nous sommes le long d’une route bien fréquentée, les curieux s’arrêtent pour nous voir. Ce contact avec le consommateur final est devenu très rare dans l’agriculture, c’est l’un des avantages de cette activité ».
L’adresse: Rue Werner Wilquet 16 à 1473 Glabais (Genappe)
Marc Vanel, 02/03/20
©Vanel
