Le 4 décembre dernier, Inter Wine & Dine et le Cercle œnologique de l’ULB ont établi le record mondial du plus grand cours d’œnologie en réunissant 529 personnes en une séance. Mais au fait, comment enregistre-t-on un record au Guinness Book ?

Ce nouveau record a été établi à l’occasion de la traditionnelle séance de fin d’année sur les champagnes et crémants animée par Fabrizio Bucella (au centre de la photo) dans l’un des auditoires de l’Université libre de Bruxelles. L’an dernier, un premier record avait été établi dans les mêmes circonstances avec 309 personnes.

Cette fois, IWD bat donc son propre record, et de loin! Trois effervescents (un cava, un vin wallon et un crémant de Bourgogne) et trois champagnes, ont en effet été servis à 529 personnes et commentés par le professeur-sommelier. Pour corser l’affaire,  trois accords mets-vins accompagnaient les vins.

Sur papier, cela a l’air simple à organiser, mais en pratique beaucoup moins. Fabrizio Bucella explique la marche à suivre.

« Il y a deux manières de se faire homologuer, c’est une question de budget. Avec l’option rapide, qui coûte 5 à 6000 pounds, un représentant du Guinness Book vient de Dublin par avion, il assiste seul à la séance, valide le record et sort le diplôme instantanément. L’autre option est moins chère, ±1500 euros, mais demande une certaine logistique selon la catégorie à laquelle on prétend. Ici, il s’agit bien d’un cours et non d’une dégustation. Cette leçon doit être donnée par un véritable sommelier , il faut produire tous les titres et diplômes mais aussi prévoir une série de personnes pour attester de la validité de ce qui a été fait. »

Cela signifie notamment que l’ensemble du cours doit être filmé du début à la fin, ainsi que les portes pour vérifier que personne ne sorte, même pour aller aux toilettes, sinon le record n’est pas homologué…

Une équipe de 20 personnes

Dans le cas d’une leçon d’œnologie, poursuit Fabrizio, « il faut, cerise sur le gâteau, qu’il y ait un accord mets et vins. Ce qui pour nous a été un tour de force, parce qu’on était 529, plus l’équipe, et il faut bien sûr que les accords fonctionnent. Pas question de le faire avec un bol de cacahouètes ou deux chips. Ici en l’occurrence, on a fait un accord avec une noix de jambon d’Ardenne avec une tomme de brebis corse sans herbes et avec une praline de Corné, avec un fourrage de praliné et un enrobage de chocolat blanc.”

Une équipe de vingt personnes a été nécessaire pour encadrer l’événement et servir 3600 verres, l’une d’entre elles, un vrai traiteur, n’a fait que trancher de la noix de jambon et des fromages de 7h à 13h!

Enfin, sachant que le Guinness Book appartient à une marque de bière, il ne peut avoir aucune sponsoring par une autre boisson, sinon ce serait une opération de marketing pour une marque ou une appellation.

Dans quelques semaines, après quelques allers-retours avec le Guinness Book, le record sera homologué et un beau diplôme arrivera par la poste sous pli scellé. Il ne reste plus qu’à acheter le cadre…

Marc Vanel, 21/12/19