L’agence Santé publique France, qui dépend du Ministère de la Santé, a dévoilé le 14 janvier dernier les taux de consommation d’alcool selon les diverses régions de l’Hexagone en 2017. Et les chiffres diffèrent selon la fréquence de consommation.

Le volume global d’alcool pur consommé en France se situe en 2017 à 11,7 par habitant de plus de 15 ans, un volume en diminution depuis les années 1960, essentiellement en raison de la baisse de la consommation quotidienne de vin. Malgré cela, les Français se hissent à la sixième place du classement OCDE de la consommation d’alcool.

Tous les jours

D’après l’agence, « 7,1% à 12,6% des adultes consomment quotidiennement de l’alcool selon les régions », avec une moyenne nationale à 10,0%. L’étude recèle quelques surprises car « la consommation d’alcool est significativement moins fréquente en Ile-de-France – Paris et environs – (7,1 %), Normandie (7,9 %) et Pays de la Loire (8,1 %), ainsi que dans l’ensemble des départements et territoires d’Outre mer. La Guadeloupe (6,9 %), la Guyane (5,2 %), la Martinique (7,0 %) et La Réunion (5,8 %) affichent des prévalences comparables entre elles, et significativement moins élevées que la moyenne de la France métropolitaine (source : baromètre santé DOM 2014). »

Par contre, trois régions dépassent la moyenne nationale : Hauts-de-France (11,5 %), Nouvelle-Aquitaine (12,3 %) et Occitanie (12,6 %).

Depuis plusieurs années, la consommation quotidienne d’alcool est en baisse pour diverses raisons (discours prohibitionniste, consommation de cannabis, société de plus en plus multiculturelle, interdits alimentaires, etc. – ce sera le sujet d’un prochain article car les causes sont les mêmes chez nous).

« Entre 2000 et 2017, remarque l’Agence, les plus fortes baisses de la consommation quotidienne d’alcool ont été observées en Occitanie (-15,6 points, 13,4 % en 2017 contre 29,0 % en 2000), en Nouvelle Aquitaine (-14,6 points, 12,9 % contre 27,5 %), en Ile-de-France (-13,8 points, 6,1 % contre 19,9 %), Pays de la Loire (-13 points, 8,2 % contre 21,2 %). »

Ponctuellement

Les chiffres évoluent lorsque l’on analyse la consommation ponctuelle d’alcool, c’est-à-dire six verres par mois ou plus mais en une seule occasion, une consommation appelée API, « alcoolisation ponctuelle importante ». « Là encore, c’est l’Île-de-France qui affiche les chiffres les plus bas: cela concerne 13,9% des adultes, contre 20,5% en Bretagne, région où cette consommation est la plus élevée. La moyenne nationale est de 16,2%. Depuis 2005, cette consommation très spécifique, qui correspond au “binge drinking” anglo-saxon, a particulièrement augmenté en Bretagne, en Auvergne-Rhône-Alpes, en Normandie ou en Île-de-France. »

Santé publique France relève en outre que « les alcools consommés ne sont pas les mêmes selon les régions: les régions du Nord, de l’Est et la Bretagne consomment plus de bière que le reste du pays, tandis que la consommation de vin est plus importante en Nouvelle-Aquitaine, en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes, régions de forte production vinicole. Enfin, l’agence sanitaire a mis sur pieds un nouvel indicateur, qui mesure la responsabilité de l’alcool dans les passages aux urgences. En moyenne quotidienne, pour les hommes, entre 1,2% (Corse) et 3,1% (Bretagne) des passages aux urgences sont en lien direct avec une consommation d’alcool. Ce taux grimpe à 7,3% pour la Réunion. »

Chez les jeunes adultes

La consommation hebdomadaire d’alcool chez les 18-30 ans « s’élève à 32,5 % pour la France métropolitaine et varie entre 23,2 % et 43,5 % suivant la région. Elle est significativement moindre dans les Hauts de France (23,2%) et plus élevée dans 4 régions : Bretagne (43,5 %), Pays de Loire (40,7 %), Martinique (47,7 %) et Guyane (43,4%) ». On ne le dira jamais assez, consommez avec modération… 🙂

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Marc Vanel, 24/01/20