Sans surprise, le directeur général de l’OIV, Pau Roca, a commenté ce 4 novembre les premières estimations de la production mondiale de vin en 2021 : celle-ci est inférieure à la moyenne pour la troisième année consécutive.

Sur la base des informations collectées sur 28 pays, qui représentent 85% de la production mondiale en 2020, la production mondiale de vin de 2021 (jus et moûts exclus) est estimée entre 247,1 et 253,5 Mio hl, avec une prévision moyenne de 250,3 Mio hl.

Ce résultat peut être considéré comme extrêmement faible, à peine supérieur à la production historiquement faible de 2017. Le volume attendu cette année semble avoir baissé de 4% par rapport à 2020 (qui était déjà inférieur à la moyenne) et il est inférieur de 7% à sa moyenne sur 20 ans. Cette situation résulte de conditions météorologiques défavorables qui ont sévèrement touché cette année les principaux pays producteurs de vin d’Europe.

En Europe, la production de vin est estimée à 145 Mio hl (jus et moûts exclus), avec une diminution de 21 Mio hl (-13%) par rapport à 2020.

Trois pays ont même perdu un peu plus : l’Italie, l’Espagne et la France connaissent une diminution d’environ 22 Mio hl par rapport à 2020 en raison du gel tardif du printemps et de conditions météorologiques globalement défavorables.

L’Italie est toutefois toujours en tête des pays producteurs avec 44,5 Mio hl, mais prévoit une baisse de 9% de sa production de vin en 2021 par rapport à 2020 ainsi qu’à sa moyenne des cinq dernières années. L’Espagne est le deuxième producteur mondial de vin en 2021 et ses prévisions de production s’élèvent à 35,0 Mio hl. Ce niveau devrait toutefois être inférieur de 14% par rapport à 2020 et de 9% par rapport à sa moyenne sur cinq ans.

La France a quant à elle subi le plus durement les effets d’un millésime désastreux avec de fortes gelées en avril, suivies de pluies estivales, d’orages de grêle et d’épisodes de mildiou. Par conséquent, elle prévoit un niveau de production de 34,2 Mio hl, soit une baisse de 27% par rapport à 2020.

Les autres pays de l’UE qui ont enregistré des résultats négatifs par rapport à 2020 sont l’Autriche (2,3 Mio hl, −4%/2020) et la Grèce (1,7 Mio hl, -26%/2020). Par ailleurs, la Croatie devrait enregistrer environ 0,7 Mio hl, avec une baisse de 13% par rapport à 2020. La Slovénie (0,5 Mio hl, -26 %/2020) et la Slovaquie (0,3 Mio hl, 2%/2020) semblent également rejoindre le groupe des pays qui ont connu une baisse de leur production.

En hausse

Les seuls grands pays producteurs européens en hausse sont l’Allemagne, le Portugal, la Roumanie et la Hongrie.

Quatrième producteur européen de vin, l’Allemagne présente en effet un volume de production estimé de 8,8 Mio hl, en hausse de +4 % par rapport à 2020. Le Portugal, avec 6,5 Mio hl, devrait enregistrer un volume de production de vin légèrement supérieur à son niveau de 2020 (+1%). Autre grand producteur, la Roumanie, dont les récoltes ont été soumises à une très forte volatilité ces dernières années, prévoit une envolée de sa production de vin en 2021, avec 5,3 Mio hl (+37%/2020), soit un niveau supérieur de 29 % par rapport à sa dernière moyenne quinquennale.

La production de vin de la Hongrie est estimée en hausse de 6 % à celle de 2020 et de 4% par rapport à sa moyenne quinquennale. La Bulgarie affiche un niveau de production de 0,9 Mio hl, en hausse de 7% par rapport à l’année dernière, mais en baisse de 15% par rapport à sa dernière moyenne quinquennale. Enfin, la République tchèque prévoit une production de vin de 0,6 Mio hl, soit un niveau supérieur de 2% à celui de 2020 et conforme à sa moyenne.

Hors Europe

Les prévisions pour la première récolte aux États-Unis laissent entrevoir des volumes de production légèrement supérieurs à ceux de 2020 (+6%) malgré les incendies qui ont frappé la Californie. Les données sur la récolte des raisins en Chine ne sont pas encore disponibles en cette période de l’année, mais la baisse devrait se confirmer.

Et dans l’hémisphère Sud où des conditions météorologiques relativement favorables ont permis d’atteindre des niveaux de production record dans les pays d’Amérique du Sud, l’Afrique du Sud et l’Australie (la Nouvelle-Zélande étant la seule exception), cette année sera donc très positive de ce côté-là du globe.

Marc Vanel – D’après le communiqué de l’OIV.