A l’occasion de l’édition 2021 de la Spirits Selection by CMB qui se déroule en Belgique du 21 au 24 octobre, les organisateurs du Concours mondial ont livré leur analyse du marché des spiritueux chez nous à travers l’œil de distributeurs et de cavistes.

Première constatation, le rhum a le vent en poupe, même si, à ses côtés, le whisky, le gin et la vodka sont elles aussi des catégories leader du marché. Selon Pascale Guillier de la cave St Jacques à Tournai (1500 spiritueux), le rhum fait pratiquement jeu égal avec le whisky. Même constatation pour Claudia Hamm, de Premium Spirits, « le rhum a dépassé le whisky single malt, pour les raisons suivantes : un alcool moins cher, accessible et séduisant, apprécié par les femmes et les jeunes à partir de 25 ans, que le single malt rebute encore. Néanmoins, le whisky single malt occupe toujours la deuxième place des ventes, suivi par le gin. »

Directeur du pôle spiritueux chez CINOCO, Stephan De Bolle confirme la bonne croissance du rhum qui a détrôné le gin de sa deuxième place, derrière le whisky.

Chez Carrefour, le whisky et la vodka sont les catégories leaders avec 22 et 20% des ventes et un nombre de références (290) stables. Les rhums de mélasse dominent la catégorie, avec les marques Diplomatico, Don Papa, Mathusalem, Barcelo, Angostura, Mount Gay… Les rhums agricoles se développent mais surtout en partie francophone du pays, sur les comptes d’âge vieux.

 

Dans les cuves de Damoiseau en Guadeloupe – © Vanel

 

Outre diverses constatations sur une certaine « Premiumisation » des marques, les spiritueux locaux, bios et la démarche écoresponsable, Thierry Heins, responsable de la Spirits Selection, relève que « la grande distribution, ainsi que les distributeurs et cavistes spécialisés dans la vente directe ont “profité” de la pandémie, car le consommateur n’avait pas d’autre choix que de consommer à “domicile”.

Fin 2015, la forte augmentation des droits d’accises en Belgique sur les vins et les spiritueux (30 et 41 % respectivement), relève-t-il, a eu un effet très sévère sur les ventes, pour l’ensemble de la filière belge. Conséquence directe, les achats transfrontaliers de boissons alcoolisées en France et au Luxembourg ont augmenté de façon spectaculaire. En effet, la Belgique est un petit pays, et la plupart de ses citoyens vivent à moins de 80 km d’une frontière. Il n’est donc pas surprenant que les consommateurs belges n’hésitent pas à acheter leur boisson préférée à l’étranger.

Selon une enquête de la Fédération belge des vins et spiritueux publiée en 2016, 33 % des personnes interrogées franchissent la frontière pour acheter des boissons alcoolisées à un prix inférieur. Avec l’interdiction des déplacements, les consommateurs ont reporté leurs achats dans des commerces de proximité. »

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Marc Vanel, 20/10/21