Selon les statistiques du Ministère français de l’Agriculture, la production viticole 2023 en France est estimée entre 44 et 47 millions d’hectolitres, avec une baisse des rendements de l’ordre de 4%. Les viticulteurs italiens et espagnols accusent quant à eux des baisses respectives de -14 et -12%.

Selon les estimations établies au 1er août 2023 et publiées le 8 août, la production viticole française se situerait pour ce nouveau millésime entre 44 et 47 millions d’hectolitres.

Ces estimations sont évidemment provisoires, car non seulement, le mildiou attaque sérieusement certains vignobles, mais les vendanges n’auront pas lieu avant quelques jours ou semaines selon les régions.

Dans le Bordelais, le funeste champignon aurait touché 60% des surfaces de merlot. Dans le Sud-Ouest, le mildiou, mais aussi l’oïdium et le botrytis, occasionnent des pertes importantes pouvant atteindre jusqu’à 30% en moyenne, parfois davantage. Le niveau de production devrait forcément en être affecté.

En Champagne, le gel ou la grêle ont peu touché le vignoble. La végétation compte 2 à 3 jours d’avance par rapport à la moyenne décennale. Pour l’heure, les grappes sont bien fournies et les maladies contenues.

En Bourgogne, la production serait supérieure à la moyenne 2018-2022. Le potentiel est prometteur, avec des grappes en nombre, malgré parfois la pression du mildiou. Les épisodes de grêle ont eu un effet local limité. Des mises en réserve sont envisagées.

Dans le Beaujolais, le potentiel est aussi prometteur, l’humidité des sols est optimale après la sécheresse de l’an dernier.

En Alsace, le potentiel devrait être supérieur à celui de 2022. Les vignes sont souvent chargées. Toutefois, l’oïdium, bien installé dans les parcelles, pourrait causer des pertes.

En Savoie, malgré une forte pression cryptogamique et des dégâts de grêle localisés, la production serait supérieure à la moyenne sur 5 ans.

Dans le Jura, la vendange s’annonce prometteuse en volume. La pression sanitaire est faible.

Dans le Val de Loire, la pression du mildiou est forte. Cumulées au gel printanier et aux épisodes de grêle, des pertes sont relevées dans les vignobles du Centre. Le début de la véraison a toutefois écarté les risques liés à cette maladie. Le démarrage des vendanges est attendu début septembre.

Dans les Charentes, la floraison s’est déroulée dans des conditions favorables, les grappes sont généreuses. Le mildiou est moins virulent que dans le Bordelais, le principal cépage ugni blanc étant moins sensible à cette maladie que le merlot. Le potentiel devrait se situer au-dessus de la moyenne quinquennale.

En Languedoc et Roussillon, la sécheresse touche l’Hérault, le littoral Audois et surtout les Pyrénées orientales. Le Gard, ayant été bien arrosé, semble quant à lui conserver un potentiel de production intéressant. Le mildiou est présent, mais relativement bien maîtrisé. Au total, la production devrait ne pas trop s’éloigner de la moyenne quinquennale.

Dans le Sud-Est, le mildiou est présent, notamment en Ardèche et dans la Drôme, mais globalement maitrisé. La sortie de grappe a été abondante. Des dégâts de grêle sont signalés notamment dans le Var. Le secteur a bénéficié d’une bonne recharge en eau des sols en début d’été. La production serait proche de la moyenne sur 5 ans.

En Corse, le mildiou et l’oïdium sont contenus après des attaques en début d’été. La floraison a été belle, le nombre de grappes élevé. De plus, l’île a bénéficié de précipitations juste avant l’été éloignant la menace de sécheresse. La production pourrait dépasser celle de l’an dernier et son niveau de moyenne quinquennale.

Marc Vanel, 11.08.23
d’après les infos du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire – Photo d’archive 2021