Solaris et Muscaris au top, Vin de Liège prévoit de beaux crémants 2019. Le point sur le millésime avec Alec Bol.

Avec 16,3 hectares en production, Vin de Liège s’affirme au fil des années comme l’un des acteurs majeurs en Wallonie. Ce n’est pas ses 5 médailles au récent concours des Meilleurs vins belges qui nous feront dire le contraire. Sa production oscille désormais entre 80 et 90.000 bouteilles selon les millésimes.

« L’important, explique Alec Bol, administrateur-délégué de la coopérative, est de raisonner la vigne et ne pas tirer dans les rendements, même si c’est plus facile à dire qu’à faire. Nous avons une moyenne de 60hl/ha. Pour les Crémants, nous visons plutôt les 70hl/ha mais pour les rouges, la moitié de cela, et 40 à 45 pour les blancs. »

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Le bilan de l’année

« L’année n’a pas été évidente, confie Alec Bol, avec un printemps pluvieux, un été sec, puis à nouveau de la pluie à l’automne. Au printemps, une de nos six parcelles a gelé à 50%, mais heureusement nous n’avons eu aucun dégât sur les autres. Par contre, durant la canicule estivale, nous avons eu des dégâts sur tous les cépages rouges brûlés par le soleil (ce que l’on appelle l’échaudage).

De manière générale, la maturation des raisins a été très lente, et les pluies incessantes de septembre et octobre n’ont pas arrangé les choses. Tout ce qui a été ramassé avant le 15 septembre est correct. Tous les crémants sont impec’, avec de beaux Solaris et Muscaris, des cépages plus précoces. Nous attendons jusqu’à la fin de ce mois pour le Johanniter et le Souvignier gris pour avoir les meilleures maturités. »

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Alec Bol

Bio par conviction

Même si on le sait peu, le vignoble est certifié bio depuis ses débuts, c’est une philosophie de base pour ces valeureux Liégeois. « Nous faisons aujourd’hui des tests de plantation de nos vignes en lyre, c’est-à-dire deux axes de palissage en forme de V vers le dessus. Cela permet une meilleure exposition, en ouvrant la végétation, élément favorable à l’efficience de l’eau, comme l’a notamment montré Alain Carbonneau.

Il faut trouver de nouvelles solutions techniques. Nous travaillons aussi avec les biostimulants qui activent les défenses naturelles de la vigne. Car si les cépages résistants résistent au mildiou et à l’oïdium, d’autres maladies apparaissent. Et en fait, avec le temps, on voit que le Johanniter n’est qu’à moitié résistant… »

Marc Vanel – 19 octobre 2019