Le SPF Economie a livré son bilan annuel de la viticulture en Belgique. Le résultat est très clair : 2021 est la plus faible des quatre dernières années en volume.

En même temps, c’est assez normal si l’on revient sur ces quatre millésimes très différents.

Rappelons tout d’abord que les records ont marqué le millésime 2018 où l’on a connu trois mois d’été sans une goutte de pluie, ce qui a permis de produire en Wallonie près de 1,5 million de bouteilles. Et quasi la même chose en Flandre. Après un léger ralentissement en 2019, mais sans dégâts et avec des vins de très bonne qualité, 2020 fut marqué par des gels importants et 2021 par des maladies provoquées par les pluies, en plus du gel printanier. Heureusement, 2022 se passe plutôt bien.

Si l’on se reporte à un article que j’avais publié fin septembre 2021, juste avant le début des vendanges (à lire ICI), les éléments étaient là, avec des pertes jusqu’à 70% pour certains, y compris pour certains cépages résistants qui ne l’ont pas été autant que cela. Après une journée passée hier dans le Heuvelland dans le sud de la Flandre, il fut frappant de constater que les plus importants dégâts de 2021 sont dus là-bas aux étourneaux qui ont ravagé certains vignobles parfois en quelques minutes.

Avant de passer en revue les constats du SPF Economie, une rapide remarque : les chiffres que je publie régulièrement, et disponibles ci-contre, ne correspondent pas avec ceux du SPF Economie parce que je comptabilise tout le monde, en production ou non, tandis que le SPF ne compte que les seconds. Une autre manière de voir les choses qui vont toutefois dans le même (et bon) sens.

Que dit le SPF?

Quelques extraits du communiqué envoyé ce matin à la presse qui a l’immense mérite de comparer 2021 à 2020.

  • Le secteur viticole belge a enregistré une croissance constante ces dernières années, avec une production de presque 2 millions de litres en 2020. En revanche, l’année 2021 a été beaucoup moins fructueuse. La production a diminué de 27 % et a atteint environ 1.350.000 litres au total. Cela concernait aussi bien le vin rosé (-4 %), le vin blanc (-16 %) et le vin rouge (-51 %) que le vin mousseux blanc (-33 %). Seule la production de vin mousseux rosé est restée stable (+1 %).
  • En 2020, la Wallonie enregistrait quelque 10% de production de plus que la Flandre. Elle avait produit 1.003.059 litres de vin sur un total de 1.853.034 litres, ce qui s’expliquait principalement par une plus grande production de vin mousseux dans la province du Hainaut. En 2021, la situation a été tout autre. La Wallonie a été confrontée à une forte diminution de la production, soit 35 % de moins par rapport à 2020 (640.332 contre 1.003.059 en 2020). La Flandre, elle, a connu une baisse de la production plus modérée de 15 % (718.738 contre 849.975 en 2020).
  • Malgré tout, le nombre de viticulteurs belges augmente chaque année. En 2021, le pays ne comptait pas moins de 237 vignerons, contre 198 en 2020 et 154 en 2019. Il s’agit aussi bien de viticulteurs amateurs que de professionnels. (Remarque : j’annonce le chiffre de 198 parcelles en Wallonie, et je dois en ajouter une quinzaine… Le même nombre peut être établi pour la Flandre, on est donc à plus de 400 vignerons et non 237 – cf. remarque ci-avant).
  • Les plus fortes progressions ont été constatées dans la province de Liège (32 vignerons contre 21 en 2020) (ndla : j’en ai 72…) et de Flandre-Orientale (28 vignerons contre 22 en 2020). Avec 63 %, la Flandre compte toujours deux fois plus de viticulteurs que la Wallonie, mais celle-ci continue de rattraper son retard. En 2019, seulement 25 % des vignerons étaient wallons, contre 32 % déjà en 2020 et 37 % en 2021.
  • Au total, pas moins de 695 hectares étaient destinés à la production de vin en Belgique. En moyenne, un viticulteur plante 3 hectares de vignes. Seuls 14 producteurs possèdent plus de 10 hectares (ndla : au moins cinq ou dix de plus…).

Dont acte.

Marc Vanel, 13/05/2022
Photo: Domaine de la Bouhouille

Communiqué complet du SPF:
https://news.economie.fgov.be/214338-la-production-de-vin-belge-de-2021-la-plus-faible-depuis-4-ans